Témoignages sur l’impact de SKIP : centre affilié SickKids — Dr Mohamed Eltorki

Les récents travaux du Dr Mohamed Eltorki pourraient contribuer à changer la manière dont les enfants souffrant de douleur abdominale aigüe sont traités dans les salles d’urgence.

 

« Quel est le meilleur analgésique à administrer aux enfants qui se rendent dans les urgences avec une douleur abdominale aigüe que l’on soupçonne être une appendicite? », demande le Dr Eltorki. « La littérature n’en dit pas bien long sur le sujet et les opioïdes ne sont pas forcément efficaces. »

 

Dr Mohamed Eltorki est professeur adjoint en médecine d’urgence pédiatrique de l’Hôpital pour enfants de l’Université McMaster. Il vient de recevoir une subvention pour des tests de faisabilité qui permettront de comparer le kétorolac, un anti-inflammatoire non stéroïdien employé pour le traitement à court terme de la douleur, et les analgésiques à base de morphine (opioïde).

 

« Nous voulons savoir si le kétorolac est aussi efficace que la morphine tout en entraînant moins d’effets secondaires. Auquel cas nous pourrions éviter ou diminuer l’utilisation d’opioïdes chez les enfants, dans le contexte de la crise actuelle des opioïdes. »

 

Dre Samina Ali, responsable du centre affilié SKIP à l’Hôpital Stollery, est l’une des cochercheuses du Dr Eltorki et lui a suggéré de profiter de Faites équipe avec SKIP un programme qui aide les chercheurs à mettre au point leur plan de mobilisation des connaissances pour leurs demandes de subvention. SKIP rédige également des lettres de soutien et offre des conseils pratiques concernant l’inclusion et l’engagement des patients.

 

« J’étais en train de concevoir un plan de mobilisation des connaissances, mais j’avais une compréhension superficielle de la mobilisation des connaissances », explique le Dr Eltorki.

Selon lui, l’implication de SKIP a été déterminante dans la préparation de sa demande de subvention, non seulement en l’aidant à rendre le langage plus accessible aux patients et aux familles, mais en influençant également la conception de l’étude elle-même.

« Avoir SKIP comme partenaire pour une demande de subvention nous permet de faire beaucoup de chemin, et nous comptons sur eux comme partenaire pour la mobilisation des connaissances une fois le projet terminé. »

 

L’un des meilleurs conseils de SKIP? Impliquer un patient partenaire ou un parent partenaire en lui confiant un rôle important. Ce qui a incité le Dr Eltorki à inviter Karen Beattie, un parent partenaire et membre du Conseil consultatif des familles de l’hôpital, à se joindre à l’équipe à titre de cochercheuse. Beattie a révisé la demande de subvention et a aidé à en réécrire le sommaire.

 

« C’était très différent de l’original », dit le Dr Eltorki. « Même si l’on croit ne pas s’exprimer dans un jargon médical, on le fait. Certaines des choses que l’on dit dans le sommaire — comme “douleur modérée ou sévère” ou “étude multicentrique et étude monocentrique” — me paraissent bien simples et claires, mais ce langage n’est pas réellement accessible pour les enfants et les familles.

 

Karen a remplacé ces termes par “grande douleur” ou “beaucoup de douleur” et “grande étude” et “petite étude”. Elle a su faire ressortir ce que les parents ont besoin de savoir, soit l’impact de l’étude pour leur enfant et leur communauté et son rapport à la crise des opioïdes, plutôt que le type de mesures que l’on adopte pour évaluer les résultats. »

 

Le Dr Eltorki a également revu la conception de son étude après avoir consulté SKIP. Il pensait initialement comparer le kétorolac à un placébo pour ensuite employer la morphine comme traitement de secours. « Mais mes partenaires m’ont fait comprendre que ce ne serait peut-être pas acceptable pour les participants qui souffrent. J’ai modifié mon projet et je l’ai adapté pour les enfants et les familles, sans sacrifier la rigueur scientifique de l’étude. »

« La recherche n’est plus l’œuvre d’une seule personne », ajoute-t-il. « La mobilisation des connaissances ne se résume pas à publier des résultats et les présenter dans des conférences spécialisées, c’est bien plus que ça. »

« Les chercheurs qui réussissent sont ceux dont les recherches sont bien conçues d’un point de vue méthodologique et répondent à leurs questions de recherche, et qui traduisent ensuite ces nouvelles connaissances de manière à produire des changements mesurables et concrets pour les patients en milieu clinique.

Ceci nécessite beaucoup de coordination, du travail en réseau avec des collaborateurs nationaux et internationaux, et la participation de partenaires non traditionnels qui feront profiter le programme de recherche de leurs expériences, comme des aidants, des parents ou des enfants. »